Nouvelles de la Compagnie
La baisse du cout du carburant soulage les comptes d'Air France-KLM. Ajoutée aux effets du plan Transform, cela va permettre de sortir enfin du rouge, après trop d'années de pertes. Néanmoins la principale difficulté d'Air France-KLM reste son écart de performance avec les autres compagnies. Il trouve sa source, du côté des couts, en particulier pour les compagnies françaises du groupe. Nos remplissages et recettes unitaires ne sont pas en cause : ils restent au plus haut niveau, parmi les compétiteurs. Réduire nos couts renvoie pour une part à la mise en œuvre rapide des mesures contenues dans le rapport Le Roux, et pour une autre part relève d'une évolution de nos conditions sociales, entre les mains des syndicats, pour l'essentiel.
Air France-KLM a célébré en décembre le 75é anniversaire de la présence d'Air France en Côte d'ivoire, présence commencée par UTA, dont le premier vol direct Paris Abidjan en DC7 par la TAI.
Air France veut ériger la destination Abidjan en un Hub régional, capable de transporter d'ici une décennie les passagers dans toute l'Afrique de l'ouest. Dans ce projet, Air Côte d'Ivoire partenaire d'Air France qui en détient 20% des parts, sera le réceptacle des passagers africains de l'ouest qu'on ira en plus transporter sur les autres villes d'Afrique de l'ouest.
Négociations avec les pilotes
Air France estime devoir supprimer 10% du réseau long-courrier d'ici 2017 si les concessions acceptées par les syndicats sont insuffisantes. Cela représenterait une dizaine d'avions au minimum et entraînerait 4.000 suppressions de postes.
L'objectif est d'atteindre à terme 80% de lignes long-courriers rentables contre 50% actuellement. Le recrutement des personnels navigants s’effectuerait sur la base du volontariat ou/et par recrutement externe. Elle permettrait de résorber les sureffectifs de pilotes et de navigants, d’éviter de possibles licenciements en cas d’attrition forte du réseau et de maintenir la présence du groupe sur certaines liaisons aujourd’hui très déficitaires.
La Concurrence
Le groupe Air Caraïbes a annoncé le lancement en juin 2016 d’une filiale low cost long-courrier baptisée provisoirement « Sunline », dotée d’un A330-300 à forte capacité d’emport avec des personnels navigants embauchés sur un temps de travail annuel supérieur à ceux d’Air Caraïbes.
La compagnie low cost Norwegian opère depuis l’an dernier des vols entre Londres-Gatwick et les États-Unis, avec une flotte de huit Boeing 787 et elle envisagerait de faire de même à Orly.
Vols long courrier low-cost, quelles sont les offres disponibles aujourd’hui ?
Norwegian.
La compagnie low cost scandinave s’est lancé en mars 2014 pour rallier la Norvège a New York, Boston, Los Angeles, Las Vegas, Orlando, à la Thaïlande et Dubaï. La compagnie opère aussi ses vols depuis l’aéroport de Londres Gatwick, et bientôt les organisera depuis Paris-Orly et Barcelone. Au départ de Londres, un vol vers New York coûte environ 200 euros.
Eurowings
La filiale de Lufthansa Eurowings, actuellement en plein recrutement de ses pilotes, opèrera ses premiers vols sur Airbus A 330-200 vers Cuba, la République Dominicaine, la Thaïlande et Dubaï. Le vol Cologne/Bonn vers Dubaï ne coûte que 99,99 euros.
XL Airways
XL Airways embarque ses voyageurs depuis Paris, et les autres grandes métropoles françaises comme Lille et Lyon, vers Los Angeles, New York, la Guadeloupe, la Réunion, la Martinique, Mayotte, le Mexique et la République Dominicaine.
Le commentaire de Christian Magne : Le succès assuré de la formule "low cost long-courrier" n'est pas encore démontré. Norwegian semble y parvenir mais dispose également de vols low cost moyen-courrier. La solide low cost moyen-courrier Air Asia rencontre beaucoup de difficultés avec les long-courrier low cost Air Asia X. XL Airways peine à pérenniser sa tentative low cost LC. Quant aux ambitions d'Air Caraïbes et Lufthansa, nous attendons leur réalisation pour en juger. Ryanair reste en embuscade avec son projet de rallier une dizaine de villes européennes à autant de villes américaines. Même si ces tentatives devenaient à terme des échecs, elles restent une menace et tirent les recettes unitaires à la baisse. Et si le succès commercial était au bout, Air France aurait à y répondre sans retard.
Après Easyjet, Ryanair s’installe à Amsterdam. Les low cost profitent de la faiblesse d’Air France-KLM dont les deux hubs sont aujourd’hui devenus la cible des assauts des compagnies low cost, qui y multiplient les ouvertures de lignes.
Vueling, la filiale low cost d’IAG déjà très présente à Orly, se préparerait à ouvrir une base à Roissy-CDG dès le printemps prochain.
Easyjet à Roissy-CDG, n’y représente que 6,7 % du trafic, contre 52,7 % pour Air France. Au total, les low cost ne pèsent que 10,4 % du trafic de Roissy-CDG, contre 31 ,1 % à Orly.
Mais leur appétit grandissant pour la clientèle d’affaires, ajouté à la restructuration en cours d’Air France-KLM pourraient bien changer la donne. Ces attaques surviennent en effet au pire moment pour Air France et KLM, à l’heure où les deux compagnies s'efforcent de réduire les lourdes pertes de leurs lignes moyen-courriers en taillant dans leurs coûts et leurs offres. Une situation de faiblesse, dont les low costs peuvent tirer profit, en cassant les prix et en récupérant les créneaux libérés par les fermetures de lignes.
Ryanair et Easyjet voient même peut-être déjà plus loin. S’ils réussissaient à s’imposer à Roissy et Schiphol, les deux low costs pourraient alors s’imposer comme des partenaires obligés pour l’alimentation des vols long-courriers d’Air France-KLM. Michael O’Leary, le patron de Ryanair, et Carolyn McCall, son homologue d’Easyjet, commencent déjà à évoquer cette possibilité. De quoi ouvrir de nouveaux horizons au modèle low cost et assurer sa domination complète du ciel européen.
Les taxes supplémentaires au 1er janvier
Selon la FNAM, la fédération nationale de l'aviation marchande,
- la TVA passe de 7,5 à 10% un prélèvement de 50 millions d'euros pour les seules compagnies françaises. alors que British Airways et Lufthansa en seront dispensées.
- la TVA à 10% s'appliquera aussi aux prestations aéroportuaires, suppléments bagages et parkings, alors que les tarifs de l’Aéroport de Paris sont déjà trop élevés.
- Sur les billets :
- QW est la redevance passager perçue par l'aéroport
- FR est la taxe de l'aviation civile perçue par l’État qui finance l'aviation civile ainsi que l'aménagement du territoire.
- XT est la taxe sûreté, sécurité, environnement perçue par l’État ;
- YQ est la surcharge des compagnies aériennes pour compenser l'augmentation du prix du pétrole, les dépenses de sûreté et les primes d'assurances.
Sur un billet Rennes-Marseille, le total des taxes s'élève à 55 euros : redevance passagers 6,79, taxe d'aviation civile 10,72, taxe sûreté, sécurité, environnement 15,84, surcharge compagnie 22 euros. Ainsi il peut arriver que les charges soient plus importantes que le coût du transport lui-même.
- Enfin augmentation de 12,7% de la taxe Chirac- Douste-Blazy destinée à récolter des fonds pour financer les traitements anti-sida des pays pauvres, perçue sur tous les vols au départ des aéroports français, qui passera de 4 euros à 4,50 pour tous les vols en classe économique et de 40 à 45,07 euros en classe affaires.
Et Bruxelles qui tente toujours d'imposer une taxe carbone aux compagnies effectuant des vols en Europe, taxe refusée par les Américains, les Russes, les Chinois et les Indiens (le transport aérien, n'est responsable que de 3% du total des émissions de carbone, si elles existent !)
C’est avec toutes ces taxes et l’aveuglement de l’Europe, qu’Air France va combattre les compagnies du Golfe ?
Le transport aérien français est-il le plus taxé du monde ?