Vente d'UTA - Amicale de l'UTA

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Vente d'UTA

Il y a 30 ans…
 
Le 19 janvier 1990, René Lapautre adressait au personnel la lettre suivante :
 
« Dans quelques jours je vais quitter UTA où j'aurai vécu avec vous près de neuf ans.
 
J'ai souhaité qu'avant mon départ, malgré les circonstances ' vous receviez le numéro spécial d'UTA Entreprise consacré à la réunion annuelle des cadres qui s'est tenue le 19 décembre dernier.
 
Le compte rendu de cette réunion montre qu'il y avait pour UTA d'autres perspectives que ce qui vient d'être décidé. Personne ne détient la vérité mais pour ma part je croyais en un autre avenir pour notre Compagnie et pour le transport aérien français que celui qui s'ouvre aujourd'hui.
 
Nous avons vécu ensemble une longue période riche en événements. Nous avons fait face à des crises. Nous avons dû nous adapter. Nous avons eu aussi nos succès. Nous avons maintenu l'indépendance de la Compagnie. Dans notre monde aujourd'hui, l'indépendance des entreprises n'est pas toujours, il est vrai, un objectif en soi. Pourtant UTA n'était pas menacée et ne manquait pas d'ouvertures pour l'avenir. Je pense et j'en suis certain que nous étions très prêts de gagner la partie que nous avions engagée en Europe.
 
Au moment de vous dire au revoir, je souhaite que « l'esprit UTA » que nous avons hérité des fondateurs de la Compagnie, de l'UAT et de la TAI, de Francis FABRE et de ses collaborateurs et qui a survécu malgré les péripéties de notre histoire, continue de vivre. Je sais que dans l'organisation dans laquelle vous entrez chacun de vous aura à cœur de chercher à maintenir cet esprit. Puissiez-vous y réussir. »

Nous avons réussi a maintenir cet esprit
Air France a détruit tout ce que nos avions fait et fit faillite


La fusion UTA/AIR FRANCE a été réalisée en 1992, entraînant la disparition du pavillon de I'UTA, héritière de l’UAT et de la TAI, après quarante sept années d'exploitation aérienne.
Après la fusion Air France est en faillite en 1993 et Christian Blanc va réorganiser la compagnie. Pierre Velay qui m'avait succédé a UTA Industries, fut désigné Directeur de la flotte Air France ou il y avait beaucoup a faire, notamment ne conserver dans les moyens courriers qu'un seul type d'avions les Airbus A320.
Cette opération s'était déroulée en deux temps.
 Le 1er janvier 1992, toute l'activité aérienne de I'UTA : Flotte   Exploitation commerciale   Effectifs   etc. a été transférée à Air France. Dans la coquille aux 3/4 vide de l’UTA, ne subsistaient plus que l'activité industrielle, et les loyers versés par Air France pour la location gérance de l'activité aérienne.
Le problème posé à Air France par l’absorption de I'UTA, était l'existence de la Coopérative de Main d’Œuvre, qui l'aurait obligée à lui payer 15/90ème de la valeur de liquidation de l'UTA.
 La solution finalement retenue a été de faire absorber Air France par UTA...
 
Par décision de l'Assemblée Générale Extraordinaire du 29 décembre 1992, l'UTA, société à participation ouvrière régie par la loi de 1917, a absorbé la Compagnie Nationale Air France. Tout son patrimoine a été transféré à UTA, la société Air France créée le 16 juin 1948, a été dissoute. Dans le même temps, la dénomination sociale d’Union de Transports Aériens disparaissait, pour être remplacée par celle de « Compagnie Nationale Air France ». Les statuts ont été modifiés, pour tenir compte de la transformation de la Société en "Entreprise Publique de premier rang", mais la forme de société à participation ouvrière a été conservée. Toutes ces décisions ont pris effet au 31 décembre 1992.
 
Pour procéder à l'échange des actions Air France contre les actions UTA, il convenait de procéder à l'estimation de la valeur relative d'UTA par rapport à Air France. Les critères usuels reposant sur les cours de bourse, dividende, résultat courant n'ont pu être utilisés, Air France n'étant pas coté et n'ayant pas distribué de dividendes dans « le passé récent ». Les résultats actuels ne permettaient pas non plus de calculs reposant sur des répartitions de dividendes.
Ce fut la double peine subie par les employés UTA : pas d'indemnisation statutaire et finalement après un tour de "passe...passe" distribution de quelques actions aux personnels d'AF (donc double peine).

L’endettement de la compagnie avait donc augmenté dangereusement : on peut dire, après la recapitalisation de 20 milliards de francs qui sera obtenue en 1994 par Christian Blanc, que c’est le contribuable français qui paya l’achat d’U.T.A. …
 
Le Gouvernement français, qui avait voulu ce regroupement, fut responsable de l’échec de 1993…    
 
Hélas pour deux ans (ou trois ans avec le sursis accordé à U.T.A. Industries), avant que notre compagnie ne disparaisse dans des circonstances, qui, financièrement, en particulier pour ce qui concerne la location-gérance et l’indemnisation de la dissolution de la Coopérative de Main d’Oeuvre, furent iniques par la spoliation des ex-salariés d'UTA, occasionnée par les modalités ténébreuses de la fusion inversée avec Air France en 1993. Une plainte sera déposée à la Cour Européenne des Droits de l’Homme, par l’Association de Défense d’UTA, contre l’Etat Français, dès que le dernier recours interne en France sera épuisé, la requête déposée auprès du Tribunal Administratif de Paris. (Il ne l’est toujours pas, l’Etat ayant tout fait pour retarder la justice !).
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